Biographie de Joseph KI-ZERBO
Burkina Faso > Littérature : Joseph KI-ZERBO
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Date de naissance : 21/06/1922
(format : jour/mois/année)Son parcours :Joseph Ki-Zerbo est un
historien et homme politique Burkinabè né le
21 juin 1922 à Toma (Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso) et décédé le
4 décembre 2006 à Ouagadougou.
Le professeur Joseph Ki-Zerbo est incontestablement l’un des penseurs de l’Afrique contemporaine
qui auront marqué leur époque.
Joseph Ki-Zerbo est né le 21 Juin 1922 à Toma dans la province du Nayala (centre ouest du burkina). Son père Simon Alfred Diban Ki Zerbo est considéré comme étant le premier chrétien du Burkina Faso. On comprend alors aisément pourquoi l’enfant fréquentera les écoles des missions catholiques puis le grand séminaire de Koumi( Près de Bobo Dioulasso).
Joseph Ki-Zerbo laisse derrière lui une
grande carrière politique et culturelle.Il obtient son baccalauréat en 1949 à Dakar et s’envole pour Paris, où il étudiera le
droit et les
sciences politiques. Son parcours brillant lui vaudra d’être sacré
premier agrégé noir-africain d’Histoire à la Sorbonne. Il enseigne en France et dans plusieurs pays africains et se lance dans l’arène politique.
En 1958, il crée avec d’autres camarades africains comme le Sénégalais
Cheick Amidou Kane ou le Béninois
Albert Tévoédjré sa première formation politique, le
Mouvement de libération nationale (MLN). Au référendum sur la création d’une communauté française organisé la même année dans les colonies africaines de la France par le général de Gaulle, le MLN est l’un des rares partis à battre campagne pour le non, c’est-à-dire pour l’indépendance immédiate.
Dans la Haute-Volta de l'époque (aujourd’hui Burkina Faso), le oui à de Gaulle l’emporte. Joseph Ki-Zerbo et ses camarades partent alors rejoindre
Sékou Touré en Guinée, le seul pays à avoir massivement pour le non. A l’indépendance de la Haute-Volta en
1960, il retourne dans son pays pour enseigner et reprendre son combat politique. Ki-Zerbo sera très actif dans le mouvement de contestation populaire qui fait chuter en 1966
Maurice Yaméogo, le premier président de la Haute Volta.
En
1970, lors des premières législatives multipartites, il est élu député sous la bannière de son parti, le MLN. En 1978, il est candidat du même parti à la première élection présidentielle de l’histoire de la Haute-Volta. Mais il est éliminé dès le premier tour. Une fois de plus, cette expérience démocratique sera abrégée par un coup d’Etat militaire. En
1983, Joseph Ki-Zerbo est contraint à l’exil par le pouvoir révolutionnaire du capitaine
Thomas Sankara. Il vit à Dakar où il est titulaire de la chaire d’Histoire de l’université Cheick Anta Diop. Pendant ce temps à Ouagadougou, sa bibliothèque constituée de plus de 11 000 ouvrages est incendiée.
Le vieil opposant rentre au pays en
1992 et se fait élire député avant de réactiver sa formation politique mais cette fois sous l’appellation de PDP (Parti pour la démocratie et le progrès). Le parti prendra plus tard le nom de PDP/PS après une fusion avec une autre formation de l’opposition. Le dernier combat politique de Joseph Ki-Zerbo aura été la lutte contre l’impunité au sein du Collectif créé au lendemain de l’assassinat du journaliste
Norbert Zongo en 1998. Grand orateur, aimant les formules et proverbes africains, le vieux professeur savait galvaniser les foules. Sa formule en dioula «nan lara, an sara, [quand on se couche, on est mort]» prononcée au cours des meetings de protestation dans l’affaire Norbert Zongo est devenu aujourd’hui un slogan de mobilisation pour les syndicats burkinabè. Le dernier acte politique de Joseph Ki-Zerbo fut sa démission de l’Assemblée nationale en août dernier. Il avait quitté la direction de son parti en février 2005 pour cause de maladie. La même maladie qui l’a emporté en 2006.
Ancien patron du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), il a enseigné dans plusieurs universités africaines et françaises. Auteur de nombreux livres sur le développement endogène, il a été le directeur scientifique des deux volumes de l'Histoire générale de l'Afrique, publié par l'Unesco. Depuis leur publication, ces derniers ouvrages sont devenus «la bible» des étudiants africains en Histoire.
Joseph Ki-Zerbo a obtenu en
1997 le
Prix Nobel Alternatif, le
prix Kadhafi pour les droits de l’homme en
2000 et en
2004 le
prix RFI Témoins du monde.Dernière mise à jour le 08/07/2008
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